Vous êtes nombreux à nous avoir interrogé sur le coût de la vie au Mali. Contrairement aux idées reçues, la vie y est chère. A fortiori pour les expatriés qui souhaitent maintenir un niveau de confort et de qualité (enfin autant que cela puisse exister) mais aussi pour les maliens, même s'ils sont beaucoup moins exigeants.

Commençons donc avec la logistique:

- les logements sont chers, notamment depuis l'arrivée de la MINUSMA, qui en vidant le parc immobilier des possibilités de location a fait flamber les prix. Les appartements et les villas (même combat) de 3 chambres se louent autour de 500 000 FCFA (750€). A ce prix-là on a pas forcément le gardiennage (obligatoire pour des raisons de sécurité et pour lutter contre les cambriolages), ni le groupe électrogène (qui s'achète aux alentours de 2 500€). Si vous ajoutez la piscine, on atteint facilement les 800 000 FCFA. Ca c'est pour des villas lambdas. Si en plus vous souhaitez résider dans un genre de lotissement (style coumpound pour expatriés riches) loin des rumeurs de la ville et sur-sécurisé, les prix peuvent atteindre 1 200 000 FCFA, voire plus dès qu'on rajoute une chambre.

Pour trouver moins cher, c'est comme partout, il faut s'éloigner de Bamako, et donc savoir endurer les longs kilomètres, pas toujours goudronnés, les accidents et les embouteillages.

- la voiture. Soit on l'achète neuve au même prix qu'en France. Soit c'est le réseau des secondes, voire 3è ou 4è mains. Mais le prix reste élevé, en raison notamment des frais de douane qui oscillent entre 500 000 FCFA et 1 500 000 FCFA en fonction de la taille de la voiture.

- l'électroménager est importé, comme tout le reste d'ailleurs. Les prix sont supérieurs à ceux trouvés en France. En cause, les frais de douane toujours. A noter qu'ici acheter une marque (type LG, SAMSUNG) revient au même prix qu'acheter de la caille importée de Chine...encore et toujours les frais de douane. Il existe bien un réseau de vente d'occas' appelé les "casses", mais rien ne vous assure que le produit soit solide. Sinon, il y a la revente entre particuliers, notamment le marché des expat'. Il faut simplement être très réactifs car même une cafetière d'occas' peut partir dans l'heure!

- pour l'électricité, c'est également cher. En fait, il y a 3 tranches de facturation: la 1è est peu chère et correspond à la consommation de base. La 2è tranche est plus chère est correspond à une sur-consommation. Quand on arrive à la 3è, c'est le coup de bambou. En résumé, la facture oscille entre 50 000 FCFA en hiver (75€) et 250 000 FCFA (370€) en saison chaude, en fonction notamment de l'usage intensif des clim'. Le montant est mensuel, bien sûr.....

- pour le gaz, en bouteille. La grosse bouteille est facturée 10 000 FCFA, soit 15€ et elle fait environ un mois. On soupçonne, que comme beaucoup de choses ici, la bouteille n'est pas vraiment vendue pleine.

- si vous écoutez les maliens, ils vous diront que l'eau n'est pas chère. C'est vrai que comparé avec l'électricité, tout est forcément moins cher. A 2, avec 1 piscine, 1 femme de ménage qui laisse les robinets ouverts dès que j'ai le dos tourné et 1 jardiner qui arrose les arbres par le sommet (toujours pas réussi à lui faire comprendre qu'il faut arroser le pied...); les mauvais mois on paie 50 000 FCFA (75€).

- pour le téléphone, on achète des cartes à rechargement, 10 000FCFA (15€) par mois. Il ya aussi des abonnements, mais je n'en ai pas l'utilité.

- pour internet, comme dans tous les pays hors d'Europe, c'est horriblement cher surtout en comparaison du service rendu. Ici, ni 4G, ni fibre, à peine du 256 K quand ça veut bien fonctionner. Pour autant on paie 350 000 FCFA à l'année (500€ donc, soit plus de 40€ par mois). Pour le coup, c'est inenvisageable de s'en passer.

- pour la TV, on a canal + avec le choix entre 3 types d'abonnements de 18 000 FCFA (21€) à 40 000FCFA  (60€) en fonction du bouquet. Au 1er prix, on a les chaînes d'Afrique de l'Ouest avec des séries à la c.., une chaîne mode en continu, et quelques chaînes canal +. Pas de quoi s'affoler mais pour le moment ça nous suffit.

Bamako, dimanche 9 avril